CERCLE DE TEMOIGNAGE –REFLEXION  09/02/2020

                                            LE PARDON (Par B.Dutheil)

INTRODUCTION

 

Parler du pardon, c’est parler de ce qu’on appelle « le problème du Mal ». Qu’est-ce que le Mal ? Existe-t-il dans l’absolu ou concerne-t-il seulement certains aspects de la Réalité manifestée ?

C’est ce que notre réflexion sur ce qu’on appelle communément le pardon, pourra peut-être nous aider éclaircir, du moins quelque peu...

Citation : « Pardonner aux autres : c’est facile à dire mais si difficile à pratiquer. Parfois, je ressens que pardonner aux autres, surtout à ceux qui m’ont exploité et à tous ceux qui m’ont déçu, c’est pratiquement impossible. Dans ma vie sacerdotale, j’ai rencontré un grand nombre de personnes qui n’avancent pas dans leur vie spirituelle parce qu’elles n’arrivent pas à pardonner. »

Père James Georges (« Pardon et guérison. 10 étapes pour une attitude du cœur»)

 

Si ce que dit ce prêtre est vrai, alors c’est que le pardon a un rôle déterminant dans l’évolution des êtres humains et qu’il n’y a pas de vie spirituelle sans pardon !

Toutefois, nous allons d’abord nous demander si un pardon est possible en dehors d’une vie spirituelle proprement dite !

 

DEFINITIONS COURANTES A PROPOS DU PARDON.

 

 PREMIERES APPROCHES MONTRANT LA GRANDE DIFFICULTE DU PARDON

Définitions et citations éventuelles données par le groupe : (et par la suite, tout ce qui sera écrit en couleur orange)

En vieux normand : « Rapatafioler », raccommoder= réconcilier ; ne plus en vouloir à l’autre ; donner sa part ; oublier pour ne pas souffrir ; faire preuve de clémence.

Citations de K-G Jung : « Aimer mon ennemi, voilà de nobles vertus. Mais que se passerait-il si je découvrais que le plus démuni des mendiants et que le plus impudent des offenseurs vivent en moi et que je suis moi-même l’ennemi qui a besoin d’être aimé ? Que se passerait-il alors ? »

 

Deux démarches sont liées au pardon : le pardon que l’on accorde

                                                                  et le pardon que l’on demande.

Définition pour : « Accorder le pardon » :

…à une ou plusieurs personnes qui nous ont blessé ou déçu d’une manière ou d’une autre ;

(En vouloir à = ressentir de la colère, de la rancune, voire de la haine à l’égard de cette ou ces personnes; il peut aussi s’agir de nous-même : ne plus ressentir de la colère ni de la culpabilité envers nous-même).

 

Accorder son pardon signifie alors : ne plus en vouloir à tel ou tel

Ce qui signifie : changer son état émotionnel comme relationnel, par rapport à cette ou ces personnes, ou à soi-même : c’est-à-dire (Témoignages :…..) :

 - On se libère d’une émotion négative à l’égard d’autrui ou de soi-même : on ne ressent plus de colère, rancune ou de haine..);

- et par suite, on retrouve un sentiment de paix en soi, un apaisement: une colère ou une rancune  disparaît ; le tort reçu, sans être pour autant oublié, ne nous affecte plus émotionnellement.

- et on trouve (ou retrouve) une relation de paix avec l’autre comme avec soi-même.

ON SUPPRIME SON ETAT EMOTIONNEL DE VICTIME et on supprime en même temps UNE RELATION VICTIME-BOURREAU

 

Difficulté d’accorder le pardon :   Pourquoi ? 

Le groupe : « Orgueil de l’ego » ; « Non connaissance que cela est possible de pardonner, car il y a du chagrin, de la rancœur ; on ne pense pas que le pardon peut  les supprimer  » …

Pour diverses raisons donc, séparées ou cumulées :

Cela peut dépendre du tort qui a été fait : est-il irrémédiable ? (handicap, mort, destruction définitive de biens matériels et ou affectifs  (souvenirs..) importants etc.

-   Cela peut dépendre de l’attitude du « bourreau » : son déni de toute responsabilité, la continuation de ses attaques, violences, ou au contraire son indifférence, ou ses provocations, moqueries, dévalorisations renouvelées de la « victime », attitudes cruelles, humiliantes, menaçantes…etc.

-   Cela peut dépendre aussi du degré émotionnel de la « victime » face aux raisons ci-dessus et en fonction de sa propre vulnérabilité, de sa propre estime de soi, de sa trop grande souffrance.

-   Cela peut dépendre de l’importance du concept de justice chez la « victime » : pardonner peut lui sembler empêcher la justice de faire son travail. (Voir plus bas)

 

Demander pardon signifie : demander à quelqu’un (ou à soi-même !) de ne plus nous en vouloir d’un tort qu’on a pu lui faire, volontairement ou non. Cela implique globalement  que l’on reconnaît sa culpabilité et qu’on veut si possible réparer, et du moins apaiser la relation avec notre « victime » ; et plus précisément :

 - que l’on reconnaît lui avoir nui et peut-être l’avoir blessé : importance de l’absence de déni : émotionnellement, la « victime » se sent reconnue comme telle : 1er apaisement émotionnel.

 -  que l’on se reconnaît responsable de ce tort : la « victime » se sent innocente : 2ème apaisement émotionnel !

 -  et que nous le regrettons (repentir, remords.) : la « victime » se sent revalorisée, retrouve sa dignité et son estime d’elle-même !

On dit souvent : « Faute avouée, faute à demi pardonnée ! »

Il est alors plus facile de pardonner à son « bourreau ». Et pourtant…

 

Demander pardon est parfois très difficile et paraît même impossible ! (Témoignages) : pour diverses raisons, séparées ou cumulées :

Cela peut dépendre de notre grand sentiment de culpabilité en tant que « bourreau » : parce que le mal que nous avons fait peut nous sembler irrémédiable ; nous pouvons nous sentir impardonnable (Judas) et alors le remords est plus fort que le repentir.

-  Cela peut dépendre de notre concept de justice : le pardon peut nous sembler nuire à notre besoin de justice, notre besoin de réparer le tort que nous avons commis !

Cela peut dépendre de l’attitude émotionnelle de rejet absolu de notre « victime ».

-   On peut tout simplement ignorer qu’on a blessé quelqu’un : On a involontairement appuyé sur une faille, une blessure…plus ou moins inconscientes chez une personne qui alors nous en veut, se croit victime de notre méchanceté,  nous croit la cause de la souffrance qu’une de nos paroles ou un de nous actes lui ont procuré ou nous procurent encore.

 

PARDON ET JUSTICE

 

AUTRE GRANDE DIFFICULTE DU PARDON : SON LIEN AVEC LA JUSTICE 

-          N’est-il pas naturel, tout d’abord, d’associer le pardon à la justice ?

En effet, quand on évoque le pardon, qu’il soit à accorder ou à demander, c’est qu’un mal, un tort, a été fait et que ce mal n’apparaît pas « justifié » ! « Ce n’est pas juste ce qui m’arrive, ou ce qui vient de m’être dit ou fait ! Je ne le mérite pas !» D’où une souffrance de plus qui s’ajoute au tort reçu par la victime, et éventuellement un sentiment de culpabilité de plus pour l’auteur du tort. Dans ces conditions, avant de songer à pardonner ou à être pardonné, il nous semble que justice doit être faite !

-          Mais si justice est faite, pourquoi finalement pardonner ?

            On peut en effet se dire : « Si je pardonne, à quoi sert la justice ? Et si justice est faite, à quoi sert le pardon ? »

La réponse à ces questions nous permettra peut-être de mettre en évidence la complémentarité possible voire souhaitable entre la justice et le pardon…

 

LA JUSTICE

          Justice et société

Celui qui nous a fait du tort, il l’a commis du point de vue social, humain. Nous avons besoin de la justice des hommes.

La justice est à la fois un concept et une valeur propres aux sociétés humaines (groupes humains de toutes sortes):  

Le but de la justice est de réguler la paix sociale quand un tort a été commis sur l’un ou plusieurs de leurs membres car un équilibre de paix est alors rompu, engendrant un désordre plus ou moins important  qui peut aller jusqu’à mettre en péril le bon fonctionnement de ces sociétés.

Le moyen de la justice pour rétablir cet équilibre est donc d’aider à réparer le tort fait à la ou les victimes du délit ; ces victimes peuvent alors se sentir non seulement reconnues comme victimes mais aussi « vengées ».

Et, en toute « justice », le tort doit être réparé par son auteur et à la mesure du dommage commis ! (Amende, prison, torture, mutilation, mort). Dans certaines sociétés, quand l’auteur ou les auteurs de torts ne sont pas connus, on utilise un « bouc émissaire », un coupable présumé qui est sacrifié, « puni » en guise de réparation.

On a ici le principe ancestral de la justice « œil pour œil » que l’on trouve dans      l’Ancien Testament et que Jésus s’est efforcé de nous apprendre à pouvoir dépasser en nous proposant une valeur d’un autre ordre qui est précisément le pardon. Sa parabole des ouvriers de la dernière heure est un bon exemple de cette autre valeur que les hommes ont à découvrir, selon Jésus, pour pacifier et harmoniser vraiment leurs relations, entre eux et aussi avec eux-mêmes.

            Justice et mental

Notre expérience, en effet, nous suggère que la valeur Justice et la valeur Pardon ne font pas appel aux mêmes parties de notre être. Pour faire simple, on pourrait dire que le sentiment personnel de la justice, comme l’Institution Justice qui est censée la représenter et la servir, sont liés au mental, à l’intellect, en tant qu’il évalue, donc sépare et compare, c’est-à-dire en tant qu’il JUGE, tranche, condamne, sanctionne, récompense ou punit, et tout cela en fonction de critères culturels d’ordre juridique mais censés se fonder sur des critères d’ordre moral, appelés le « bien » et le « mal ».

Or précisément, notre mental constitue la partie la plus influente sur nos états émotionnels, et l’ensemble « mental et états émotionnels » constitue ce qu’on appelle notre ego, c’est-à-dire notre personnalité individuelle.

Sur notre planète Terre, notre ego avec son mental s’est grandement développé depuis des centaines de milliers d’années. En s’habituant alors à juger (donc à séparer et comparer), il a engendré essentiellement en nous des états émotionnels de peur, en centrant notre être sur lui-même  en tant qu’individu « séparé », et en créant en nous un besoin de sécurité, physique et affective, et la peur quasi permanente de perdre cette sécurité. Cette peur, quasi permanente bien que souvent inconsciente, maintient à son tour notre sentiment de séparation d’avec le monde et les autres que nous percevons alors souvent comme une menace possible pour notre sécurité et notre intégrité.

Tout cela explique que, quand nous subissons des autres un tort, ou commettons nous-même un   tort envers les autres, nous acceptons assez facilement le fait que la justice, en tant surtout qu’institution sociale mais aussi en tant que démarche privée, doive intervenir: en effet,

en tant que « victimes », nous avons alors la satisfaction d’être précisément reconnues comme telles et  un tant soit peu  dédommagées ou du moins soulagées         en sachant notre « bourreau » lui aussi reconnu comme tel et « puni » ;

en tant que « bourreau », surtout quand nous reconnaissons nos torts,       nous    pouvons ressentir de même un soulagement dans la « sanction » que nous recevons, car il nous semble alors payer ainsi notre dette envers la société et pouvoir de cette façon la réintégrer.

 

JUSTICE ET PARDON

 

-   Justice et pardon s’excluent-ils l’un l’autre ? La justice peut-elle remplacer le pardon ou le pardon peut-il remplacer la justice ?

En effet, une fois que « justice est faite », le pardon (en tant que « le fait de ne plus en vouloir à autrui ou à soi… ») peut- il alors nous sembler superflu ? Pouvons-nous penser que la justice suffit à réparer tous les torts donnés ou reçus,  que la justice rend inutile le pardon et peut donc le remplacer ?

Ou, au contraire, une fois un pardon donné ou reçu, pouvons-nous penser qu’un pardon  donné ou reçu, suffirait à réparer tous les torts donnés ou reçus et, en quelque sorte rendrait inutile le travail de la justice, ce qui équivaudrait à penser que le pardon peut remplacer la justice?

-    Justice et pardon sont-ils plutôt complémentaires ?

La justice est du domaine de la société qui intervient pour réparer, autant que faire se peut,  un tort fait à l’un de ses membres alors que le pardon est une démarche profondément personnelle.

Les lois de la société sont censées être respectées et nul n’est censé prétendre se soustraire à la justice de son pays.

Cependant, une fois que « justice est faite », le ou les torts sont-ils totalement réparés ? Les blessures reçues ou données (surtout les blessures émotionnelles), peuvent-elles vraiment guérir s’il n’y a pas de pardon de notre part, que ce soit envers autrui qui nous a blessé ou envers nous-même qui avons blessé autrui ?

On a pu au contraire souvent constater que la justice, une fois « faite », pouvait plus facilement permettre un travail personnel de pardon ; et, dans des cas plus rares toutefois, on a pu aussi constater que, même si la justice n’avait pas été faite, un pardon personnel pouvait pourtant être fait !

 

LE PARDON 

-   La caractéristique première du PARDON  donnée au début de cette réflexion, est le fait de  « ne plus en vouloir à une ou des personnes pour un tort subi, par nous ou un autre, ou de ne plus en vouloir à soi-même pour un tort donné et reconnu ».

A ce stade, le PARDON apparaît comme une aptitude en nous, à dépasser le jugement utilisé pour la justice dans nos conflits avec autrui ou avec nous-même, pour  le remplacer par une autre perception, et par suite une autre relation, avec autrui ou nous-même.  

D’où peut venir cette aptitude ? Quel peut en être le déclencheur?

Par ailleurs, ce pardon  qui nous permet d’abord de « ne plus en vouloir à..» implique-t-il l’absence de tout jugement ?

 -  Et enfin, le pardon peut-il aller encore plus loin que ce stade émotionnel de l’absence de rancune pour atteindre un autre état dont nous parlent presque tous les maîtres de sagesse?

Dans ce cas pourrait-on parler de différentes sortes de pardons ou de différentes étapes pour un pardon complet ?

 

DIFFERENTES ETAPES POUR LE PARDON

 

ETAPE PSYCHOLOGIQUE

Si l’on considère ce qui a été blessé en nous quand des torts nous ont été faits, nous comprenons que toutes les parties blessées en nous-mêmes ont, dans la mesure du possible, à être réparées :

-          Notre corps émotionnel  a besoin de s’exprimer, de dire sa douleur et sans doute, de se sentir entendu et si possible consolé.

-          Notre corps mental peut s’efforcer, quant à lui , d’arrêter son jugement de condamnation et s’efforcer de comprendre un tant soit peu ce qui s’est passé ; comprendre, non seulement avec l’intellect, avec le mental, mais avec le cœur, en changeant notre regard sur notre agresseur, en arrêtant de le considérer seulement comme un ennemi, mais comme, peut-être, un semblable blessé lui aussi..

            Notre mental peut, en effet, dans certains cas, nous aider à pardonner en partie, au moins  à un premier  niveau, que l’on peut qualifier de psychologique : en nous aidant à comprendre que l’auteur (autrui ou        nous-même) de délits, de violences de toutes sortes, est d’abord, le plus souvent, un être profondément blessé, perdu, qui n’a pas, ou qui n’a plus guère de contrôle sur sa vie, ses blessures émotionnelles, voire  ses pulsions. Ce qui ne lui enlève pas sa part possible de responsabilité, laquelle ne nous appartient pas.

            Ces compréhensions d’ordre psychologique peuvent donc aider une « victime » à pardonner, au sens  de  à « ne plus en vouloir » à son « bourreau », et peuvent aider aussi un « bourreau » repentant, malade de sa culpabilité, à se pardonner à lui-même, à ne plus « s’en vouloir ».

 

            Ces mêmes compréhensions auxquelles notre mental peut accéder, sont un bel outil de travail utilisé par les psychologues pour aider leurs patients, victimes ou bourreaux ; et ces thérapeutes peuvent tout pareillement, les aider à             libérer leurs émotions, leurs colères, leurs blessures.

            C’est alors qu’un apaisement peut être trouvé ou retrouvé.

 

            Toutefois,  ce qui fait le sel de notre vie, la joie, peut-il être retrouvé par un seul travail psychologique ? 

            La joie, beaucoup d’entre nous l’ont expérimentée, et nous savons qu’elle est à la mesure de notre ouverture de        cœur, de la sincérité de notre amour.

            La joie trouvée ou retrouvée semble donc bien le cadeau et le signe du vrai pardon, du pardon complet, celui    de notre cœur, qui parvient, non seulement à ne plus en vouloir à l’autre ou à nous-même,  mais en plus,

         à garder ou redonner son amour total à l’autre ou à nous-même!

 

            Si certains peuvent, malgré tout, parvenir à ce pardon total de l’autre ou d’eux-mêmes, soit spontanément, soit grâce à une seule démarche de justice, soit à une seule démarche psychologique, on ne peut que s’en réjouir.

 

            Mais le plus souvent, il semble que nous ayons besoin d’une démarche et d’une aide d’ordre spirituel pour parvenir à un tel pardon, car c’est dans une perspective spirituelle que nous parvenons  à mieux comprendre qui nous sommes, les uns et les autres.

 

            Il y a en effet nécessité de refaire confiance, à soi ou à autrui, car nous pouvons garder la peur que la     situation ne se répète : quitter cette peur et retrouver cette confiance reste la plus grande difficulté à    surmonter même quand nous sommes parvenus à n’en plus vouloir à l’autre ou à nous-même : c’est l’étape   « spirituelle » du pardon qui pourra nous y aider.

 

            (Dans une perspective dite spirituelle, on peut considérer  que notre cœur est la porte de notre âme et de l’amour qui la caractérise. Or, dans notre  pardon qui parvient à « ne plus en vouloir » à l’autre ou à nous- même, sans toutefois retrouver notre joie et en gardant parfois cette peur que la situation ne se répète, nous    pouvons certes ressentir que notre cœur s’ouvre à nouveau,   mais l’absence de notre joie nous autorise à penser que nous ne sommes pas vraiment entrés dans cet espace   d’amour de notre âme.) 

 

 

ETAPE SPIRITUELLE DU PARDON

 

En effet, une démarche dite « spirituelle » peut nous aider en nous faisant prendre de la hauteur, en sollicitant la partie de nous-même qui n’est pas dans l’émotion ni dans notre mental ; la partie de nous-même qui peut observer ce qui se passe dans nos émotions et notre mental !

Là se trouve notre centre, notre calme, la partie de nous-même qui n’est pas dans la peur ni dans notre intellect raisonneur.

Là nous comprenons que tous « les autres » autour de nous habitent aussi, sans toujours le savoir, ce même espace hors de l’ego et du mental.

Là nous comprenons que cet espace est invulnérable, hors de cette « 3ème densité vibratoire » ; que cet espace est préservé, serein, heureux, jamais blessé ; que cet espace est en fait partagé par tous nos semblables et qu’il est hors d’atteinte : il est notre Etre commun, Je SUIS.

Il s’agit d’un espace vibratoire qui est AMOUR et que l’on peut qualifier de divin, ou de « Germe Un » en chacun de nous.

 

En apprenant peu à peu à contacter régulièrement (par la méditation par exemple, ou dans la contemplation silencieuse de la Nature) cet espace de notre être profond, nous pouvons expérimenter l’amour qui en est l’essence.

(Notons au passage que cet apprentissage  peut prendre une vie si ce n’est plusieurs car, aux dires des Maîtres ascensionnés, c’est précisément cela le but de nos multiples incarnations!)

 

L'ouverture de cœur et l'apaisement  que procure le pardon "spirituel" nous mettent donc dans une disposition adéquate pour mieux comprendre les découvertes spirituelles liées à ce pardon, car ces découvertes concernent le domaine de l'âme et non de l'ego; or, si notre cœur est bien la porte de notre âme et de  l’amour qui la  caractérise", notre cœur, donc, quand il s'ouvre, peut avoir un accès direct aux perspectives de notre âme.

 

 

 

          C’est alors que nous pouvons faire des découvertes étonnantes 

 

- En réalité, et finalement, personne « ne nous fait jamais rien !!! », dans le sens où notre être profond, notre être véritable, est hors d’atteinte et toujours tout amour ! Nous pouvons enfin aussi nous aimer nous-même, sortir de notre peur, dépasser nos émotions en sachant qu’elles ne concernent pas notre être véritable qui est grand, digne et amour ; nous pouvons comprendre qu’il en est de même pour tous les autres nos semblables que nous pouvons alors aimer sans crainte.

- De plus, comble d’étonnement, il n’y a pas « vraiment » d’injustices sur cette terre!!! Ce que nous subissons et faisons subir lors de nos incarnations, fait partie d’un enseignement, de leçons que nous avons à apprendre et que notre âme attire à nous pour nous aider à prendre conscience peu à peu de qui nous sommes ; et ce, jusqu’à ce que les leçons, qui sont en fait des leçons d’amour, soient apprises.

- Ainsi, il n’y a, en réalité, ni bourreaux ni victimes, mais des frères et sœurs d’âmes en évolution et liés, bien souvent, par des expériences communes dans différentes incarnations où les rôles de chacun  se distribuent avec notre accord et nous oublions tout au moment de notre nouvelle incarnation pour que l’expérience ne soit pas faussée et pour qu’elle soit vécue en profondeur, en nous faisant (re)découvrir ce qu’est réellement le pardon, c’est-à-dire, tout simplement, l’ouverture de notre cœur.

Ce père ou cette mère que j’exécrais pour sa dureté à mon égard, est en réalité un frère ou une sœur d’âme qui a accepté de jouer pour moi ce rôle de tyran

afin de m’amener, un jour ou l’autre,

 au pardon : « Je ne t’en veux plus »,

 au remerciement : « Je comprends que grâce à toi, j’ai pu grandir, être qui je suis aujourd’hui, en dépassant la souffrance que tu m’as occasionnée et en te (re) donnant tout mon amour. »

 à la compréhension qu’il n’y a pas finalement de pardon à donner, qu’il n’y a en effet ni victimes ni bourreaux mais des êtres en évolution qui s’aident mutuellement.

« Tu m’as appris à dépasser mon ego,  mes peurs, et à voir en toi l’être divin qui lui-même avait oublié qu’il était cet être divin. 

Et ma compréhension,

            (qui s’est concrétisée d’abord sur cette terre et en cette existence, par ma démarche de pardon envers toi,  puis     par mon amour entier, inconditionnel, qui est fait de l’acceptation totale de l’humain terrestre que tu es à ce        jour),

t’a redonné ta juste place à toi aussi, ta place d’être divin -même si tu ne le sais pas consciemment à ce jour !- »

- Enfin et en conséquence de tout cela, je comprends que je suis complètement RESPONSABLE de ma vie, de tout ce qui m’arrive : mon âme l’attire à moi. Il ne me reste plus qu’à maintenir ma conscience dans cette compréhension et à me mettre au travail sans relâche : observer le plus souvent possible ce que me disent mes émotions lorsque je rencontre des obstacles, des épreuves…et m’exercer à me mettre dès que possible dans mon cœur, dans cet espace vibratoire de 5ème dimension ou densité vibratoire

 

 

 DIFFICULTES ET PRECISIONS INDISPENSABLES FACE A CES COMPREHENSIONS OU ECLAIRAGES SUR LE PARDON

 

-    DIFFICULTES D’ABORD D’ACCEPTER CES COMPREHENSIONS ET SURTOUT DE LES METTRE EN PRATIQUE QUAND ON EST DIRECTEMENT CONCERNE !!!!!!

Exemples, témoignages…Une maman dont on vient de violenter et assassiner le jeune enfant …

-    PRECISIONS INDISPENSABLES  et QUESTIONS ANNEXES:

Toutes ces étapes ne sont pas à prendre comme des injonctions : nul n’est tenu de les franchir à tout prix. Nul n’a à culpabiliser de ne pas parvenir à les franchir. Le cheminement de nos douleurs nous est propre. Le plus important travail que nous avons peut-être à nous efforcer d’accomplir, quand nous avons été victime ou auteur d’un mal, d’un grave tort, c’est de ne pas entretenir notre colère, notre rancune, notre haine (ou notre culpabilité dans notre colère contre nous-même quand nous sommes l’auteur du tort): car celles-ci nous détruisent en nous rongeant de l’intérieur comme un poison, un acide. Nous efforcer de ne plus en vouloir à autrui ou à nous-même, c’est arrêter de nous détruire et nous efforcer de nous reconstruire ; c’est l’étape indispensable  pour une résilience possible. D’autres étapes liées à un éveil spirituel pourront alors se présenter…ou pas…

Comment sait-on que l’on a pardonné ? Pardonner, est-ce oublier ? Est-ce excuser?

On n’oublie pas en général les blessures reçues ou infligées, mais on sait que l’on a pardonné quand, en parlant de la situation en question, on n’éprouve plus de ressentiment, voire plus de peine non plus ! Quant à excuser, cela semble plutôt concerner plus une erreur qu'une "faute",  plus un acte  extérieur à "notre âme", qui ne nous cause pas vraiment de souffrance  et donc où le pardon n'a pas sa place.

 

CONCLUSION

Pour conclure notre réflexion, nous pouvons maintenant revenir sur notre question initiale : « Qu’est-ce que le Mal ? Existe-t-il dans l’absolu ou concerne-t-il seulement certains aspects de la Réalité manifestée ? »

Il semble que nous pouvons pressentir une réponse (d’ailleurs amplement évoquée et même expliquée dans les livres de Neal Donald Walsch : « Conversations avec Dieu »).

Si l’on considère finalement la réalité que nous vivons comme une sorte de grand jeu cosmique où chaque être est une manifestation du Tout, de l’Un, chaque être étant nourri par la même sève de Vie divine et par suite relié à tous les autres, nous pouvons alors peut-être accepter plusieurs compréhensions : créés par l’Un, manifestations multiples uniques et à l’infini, de l’Un, nous expérimentons tous, plus ou moins à l’aveugle au départ, notre réalité individuelle, en évoluant progressivement dans une dimension donnée, comme dans le décor d’une pièce de théâtre.

Le but étant de retrouver peu à peu notre véritable essence, les rôles sont distribués entre les uns et les autres, incarnations après incarnations, pour que l’expérimentation se déploie et nous permette un éveil progressif précisément à la conscience de qui nous sommes vraiment : des êtres spirituels ayant accepté de s’incarner. (Connaître les raisons profondes de ce grand Jeu cosmique est une autre affaire…)

Pour qu’une telle épopée - sur des milliards d’années et en de multiples dimensions-  soit à la mesure des êtres divins donc libres, que nous sommes en essence, nous devons avoir nécessairement le choix entre de multiples possibilités : des plus sombres aux plus lumineuses.

Dans ces conditions, ce qu’on appelle le Mal correspondrait donc à cette inévitable possibilité de choix, incluant les choix les plus adaptés jusqu’aux plus inadaptés, c’est-à-dire aux plus destructeurs!… Toutefois, ce n’est qu’en nous confrontant à toutes les possibilités sombres, en nous cognant contre « le Mal », aux négations et destructions de toutes sortes, en nous et en dehors de nous, que notre conscience peut finir par s’éveiller peu à peu à l’appel en elle de la Lumière, notre Source… Au plan de notre Source, donc, en tant que pure Lumière, le Mal pourrait-il vraiment exister ?

 

*******************************************************************